Capítulo veintiséis : Aventures colombiennes (1/2)

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26/11/2022
24 min de lecture

La semaine dernière, j’apprends que dans un souci de renouvellement de visa, je dois quitter le pays pour quelques temps. Certains racontent que j’ai 3 jours, d’autres 10, d’autres 30… l’administration équatorienne est très confuse !! Comme je voulais vérifier qui disait de la merde, je me suis rendue la semaine dernière au service des visas pour qu’on me dise que j’avais seulement 24h pour quitter le territoire !!! QUOI ??!!! Cette info m’affole un peu, je vous avoue. Mais comme j’ai une capacité d’adaptation grande comme mon fessier, je me dis « Allez ! On se chauffe et on quitte ce pays ! ».

Trois critères m’ont poussé à choisir la Colombie : 1 – étant voisin de l’Equateur, le voyage me coûterait moins cher, 2 – j’ai vu une story Insta à Carthagène et depuis, j’ai envie d’y aller, 3 – il se trouve que j’ai un pote français qui est en ce moment en road trip en Colombie avec son meilleur amigo !

 

Evidemment, vu que je m’y prends tard, les billets d’avion coûtent un demi-bras. Celui-ci m’étant précieux, je décide de prendre la voix terrestre pour aller à Carthagène. Vu que c’est à 1770 km de Quito, ça me prendra deux jours. Parfait, j’ai tout mon temps et l’énergie des trois mages en Galilée.

« Fidèle comme une ombre jusqu’à destination » (elle veut rien dire cette phrase), je commence avec un bus de Quito jusqu’à la ville la plus proche de la Colombie, Tulcan. Ça dure 7h, c’est fou comme j’ai pris l’habitude de faire des longs trajets en bus en Equateur. Bin je détesterai toujours ça. Je vois un couple de touristes, j’essaie de les approcher mais aucun sourire, ni contact visuel, ni réponse à mes questions. Ça m’apprendra à être sociale. A Tulcan, je dois prendre un autre bus pour traverser la frontière, c’est là où je commence à avoir les pépettes, la faute à tout mon entourage qui m’a dit que « la frontière, c’est dangereux » et qui regarde des reportages sur TF1 sur les narcotrafiquants colombiens, et du coup, se permet de rendre nous qui voyageons, paranoïaques !! Génial, ça a marché. Avant la grande évasion, je change mes dollars en pesos colombiens, ça sera plus pratique pour acheter de la drogue (blague). Je vois le couple trouver un bus mais celui-ci a l’air rempli. A ce moment-là, un gars déboule de nulle part et me dit qu’il est chauffeur et qu’il peut m’aider à traverser la frontière pour 10 dollars, et surtout qu’il faut que je me dépêche parce que la frontière du côté équatorien ferme à 17h. Il est 16h45. La frontière est à 10min en voiture. OK, on est donc dans La Chasse au Trésor et j’ai 15min avant d’être recalé par l’équipe bleue. Je ne réfléchis pas et suis le gars. Totalement inconsciente mais pas trop, quand je vois que le gars n’est pas un chauffeur de taxi mais un gars du coin qui veut se faire des thunes (il a une espèce de Twingo tunnée), je prends une photo de sa plaque d’immatriculation et je l’envoie à mon pote de Quito, histoire de faire flipper un peu tout le monde. Le gars roule à fond grâce à ses jantes clignotantes, je ne sais pas si c’est jusqu’à mon kidnapping ou jusqu’à la frontière mais il opte finalement pour la deuxième option. Ouf ! Je dois aller faire les trucs administratifs, mais j’ai peur que le gars se barre avec ma valise. Vous m’aurez dit « bah Sarah, prends ta valise », évidemment que j’y pense…pas…mais le chauffeur, trop chou, me donne les clés de sa voiture. Audacieux. Je les prends en tentant de faire taire ma paranoïa qui me dit qu’il a un double, et je cours jusqu’au poste de frontière. Il est 16h56 et il n’y a personne…dans la queue ! Donc je passe en deux secondes et ouf, j’ai réussi ma première mission. La deuxième est de passer la frontière colombienne. Tout d’abord, il faut se rendre dans un petit cabanon tout pourri, où une gentille madame te pose plein de questions pour imprimer un papier avec l’adresse où tu vas, etc. Heureusement que le chauffeur m’a indiqué cette étape administrative, parce qu’après faut faire la queue à l’immigration et si tu n’as pas le papier, tu te fais recaler. C’est d’ailleurs ce qui arrive au couple de touristes, et je souris mentalement à l’idée de gagner ma course mentale contre eux, même s’il n’y a que moi au courant. Enfin, après 20 minutes de file d’attente, un Colombien me reçoit. Pas très souriant. En même temps, quel boulot de merde ! Il s’énerve parce qu’il ne trouve pas le tampon équatorien et s’arrête à chaque page. Frère, mon passeport est quasi plein, ne t’énerve pas et va à la fin… Sur mes conseils, il trouve l’ultime page, la tamponne et me laisse passer. Je n’y crois pas que mon chauffeur m’ait attendu. Ah bah si, j’ai ses clés de voiture, il ne peut pas aller bien loin. Il m’emmène jusqu’à la ville suivante, où je dois prendre un autre bus. Il est super pro et ne me kidnappe pas.

 

Vous voyez !!?? Il y a des gens bien sur Terre !! Eteignez vos télés et croyez en l’humanité.

 

(Cette phrase aurait pu être tellement belle et magnifique, si je ne m’étais pas faite arnaquée à la frontière au retour…enfin, je vous raconterai ça plus tard, et vous aurez le droit de vous foutre de moi !) A Ipiales, je dois prendre un bus pour Pasto. J’entends plein de gens râler… apparemment, il n’y a plus de bus pour Pasto…merde… Enfin, il y en a un, mais dans une heure, donc pour les Colombiens c’est comme s’il n’y en avait pas. Comme ils ne veulent pas attendre, ils trouvent un chauffeur de mini-bus et ils lui disent « eh mec ! tu ne veux pas travailler ? On est 9 et on veut aller à Pasto ! ». Le gars dit « ok », et c’est comme ça que je me retrouve 5 minutes plus tard dans un mini-bus avec tous ces révolutionnaires du transport. Pendant 2 heures de bus, on traverse le Sud de la Colombie, c’est super super beau. On dirait la Suisse, mais la Suisse pauvre ! J’arrive à mon hôtel à Pasto et c’est l’heure de récupérer des forces avant le deuxième jour de voyage, que j’ai prévu de faire à pied. Qui m’a cru ?! Personne, normal.

 

Le lendemain, je prends le vol de Pasto à Medellin, puis de Medellin à Carthagène. Cela coûte moins cher de traverser un pays en avion que deux. Vous me direz « bin pourquoi tu n’as pas fait ça en bus ? » bin pour la petite info géo, sachez que la Colombie fait 3 fois la France, donc faire 30 heures de bus, non merci. Je croise le couple de touristes à Pasto, ils me suivent partout ces deux zozos, heureusement je ne les reverrai jamais ensuite. La course est finie !

J’arrive à Carthagène des Indes, sur la côte Pacifique de la Colombie, en fin d’aprèm. L’hôtel est trop chou, dans une rue d’artistes avec plein de tableaux accrochés partout, je suis en kiffe total. En plus, il y a de l’eau chaude, critère numero uno pour la bourgeoise que je suis. Je me balade avant que les deux frenchies débarquent, et remarque déjà que c’est magnifique et que les Colombiens sont trop cools. Quand tu te perds et que tu demandes ton chemin, non seulement le gars t’explique mais s’il voit que tu es trop débile pour comprendre, il t’emmène même jusqu’à l’endroit. Limite il te prend la main pour traverser la route.

Le soir, je retrouve les potos et on se fait un super restau. Après ils veulent aller dans un bar latino pour danser la salsa, je commence à faire mon intéressante en racontant que je sais trop bien danser, et là j’apprends que le pote de mon pote a fait un stage de salsa cubaine de trois semaines…à Cuba. J’aurais peut-être dû fermer ma gueule du coup. On va dans ce super bar et c’est blindé de monde. Il y a un concert live avec des Spice Girls latinas noires qui chantent tous les classiques de la salsa. Le pro en salsa cubaine m’invite à danser, je flippe d’être nulle mais finalement j’arrive à le suivre. Ouf ! La prochaine fois, j’irai à Cuba !!

Le jour d’après, on flâne dans les rues sans but spécifique. Les gars vont chez le coiffeur, on boit des limonades, on visite,… Il fait super beau et chaud et les rues de Carthagène sont trop belles, que des petites maisons colorées partout, des maisons coloniales pleines de charme. Ah, ça a du bon la colonisation (c’est de l’humour hein) ! On a droit à plein de shows des Colombiens qui se font de l’argent en faisant des spectacles de rue. C’est mignon mais on va se ruiner si on reste trop longtemps ! Le soir, autre restau sympa. Je goûte une spécialité à base de poisson et de riz cuit dans du lait de coco, une tuerie ! Bizarrement, l’ambiance musicale est une playlist aléatoire vu qu’on entend « bienvenue à Marly-Gomont » de Kamini… cocasse !! Après, on va dans une boîte super branchée. Tu sais que tu es dans une boite branchée quand le DJ a un vrai look de DJ, quand on t’offre un verre d’eau avant ton cocktail et qu’on te propose de la cocaïne à la pause clope. Rassurez-vous, j’ai dit non, je suis déjà assez pénible comme ça. On s’amuse en dansant à se moquer des gens, après tout c’est bien le but d’une boîte de nuit, mais la musique commence à devenir un peu répétitive. Heureusement, quand mon pote se barre avec une Colombienne, je chauffe le pro de la salsa cubaine pour retourner au bar latino d’hier. Youpi ! On y arrive tous les deux et il y a la même ambiance de folie qu’hier mais avec moins de gens. On se met à danser et à la fin, y’a un groupe de gens qui nous applaudissent ! On est clairement émus. Une femme commence à me poser des questions, me demande où on a appris à danser, d’où l’on vient, etc. J’avoue qu’avec les cocktails, l’ambiance, l’enthousiasme, je ne suis plus vraiment moi-même et quand elle me demande si le garçon avec qui je danse est mon mari, bêtement je réponds oui. Oups. Je dois donc lui annoncer que nous sommes mariés, un peu rapidement certes vu qu’on se connait depuis 24h, puisque la nouvelle se répand assez vite. Des femmes viennent me voir « je peux danser avec votre mari ? » – « Mon… ??? Ah oui ! Oui, bien sûr ! ». La femme qui m’a demandé si on est mariés est dentiste à Miami et me propose de lancer un business pour louer mon mari pour qu’il danse avec d’autres femmes moyennant 10 dollars par personne. Je suis assez partante, mon « mari », un peu moins. Il est en sueur après avoir dansé avec les 14 femmes du bar, il s’assoit donc avec moi et nos nouveaux potes de Miami. Ceux-ci se mettent à nous poser 40 000 questions : « et vous êtes mariés depuis quand ? vous avez des enfants ? vous vous êtes rencontrés comment ? » Wahou je n’avais pas réfléchi à donner tous ces détails…c’est donc ça être marié ?? On finit quand même par leur dire qu’on viendra à Miami pour la Saint Valentin et on se casse, étant à court de mensonges ! On se pose sur un banc sur une place à 4h du mat’, ce que je n’aurais jamais fait à Quito ! On parle de notre soudain mariage et mon « mari » demande le divorce parce qu’apparemment je suis trop autoritaire. Ah bon ? Donc faire danser son mari avec toutes les femmes qui demandent, lui demander de trouver un gars pour que je danse avec moi aussi, lui demander de commander les boissons et lui imposer notre heure d’arrivée et de départ ça serait de l’autorité ?! Ok. Je ne savais pas ! On connaît au final les raisons de mon célibat. Avant de rentrer chacun dans nos hôtels respectifs, divorce oblige, on rencontre un jeune Equatorien qui voyage parce qu’il fait une thèse sur le rêve qu’ont les latinos à aller vivre aux Etats-Unis. Trop cool !

 

Le lendemain, les gars retournent à Bogota. Je me retrouve solo. J’ai prévu un tour de la ville en visite guidée par un gars du coin qui m’a proposé. Ce n’est pas un vrai guide à vrai dire, il m’apprend pas grand-chose de ouf, mais bon il m’emmène dans des rues sympas et me donne deux-trois anecdotes par-ci par-là. Franchement, il fait 35 degrés et on marche en plein soleil pendant deux heures, donc je n’ai pas besoin de plus. Ensuite, je suis super fatiguée de la visite et de mes deux nuits de fiesta, alors je me pose sur une place où il y a des théâtres de rue et je ne fais rien. Ah si, je réfléchis à ce que je veux faire demain et ça tombe à poil, parce qu’il y a une meuf qui me propose le tour des 5 îles. Je n’ai pas réfléchi, j’ai dit ok ! Cette fois, en tour organisé ce sera un peu moins approximatif que le tour de la ville à la noix.

Le fameux tour commence à 8h du matin. Enfin, ils disent ça pour réunir le monde mais en vrai on était dans le bateau à 9h. Je me retrouve avec un groupe de 15 : deux groupes de 5 mecs mexicains, un couple de mexicains et un couple de Costa-Ricain et colombien. Première fois que je ne vois pas de tronches d’Européens, ça change d’ambiance. Je me retrouve dans la partie arrière du bateau, avec un des deux groupes de mecs mexicains. Ils boivent des bières à 9h30 et m’en proposent une…euh, je suis plutôt café à cette heure-là. Je me permets de leur demander pourquoi ils boivent de la bière si tôt, le petit rigolo de la bande me répond « ça ouvre l’appétit ». Mec, le déjeuner est servi à midi, pourquoi tu as besoin de t’ouvrir l’appétit maintenant ?! Sûrement la culture de chez eux. Vous savez, dans chaque groupe de potes célib, il y a toujours le moche marrant qui parle à tout le monde. Bah c’est précisément lui qui me pose plein de questions et me propose une bière toutes les 4 minutes. Heureusement, on arrive à la première île, j’ai oublié le nom, et le guide nous raconte l’histoire. C’est l’île où Pablo Escobar voulait construire un Casino mais il s’est fait choper par les Feds et son avion est tombé dans la mer. On peut plonger pour aller le voir, mais on a que 5 minutes et c’est précisément le temps qu’il me faut pour me préparer à aller dans l’eau. J’esquive le plongeon. Ensuite, c’est l’heure de l’activité « snorkeling ». C’est-à-dire qu’il faut plonger avec un masque et avec un tuba, mais le guide ne nous donne pas le tuba, il me dit que c’est à cause du Covid. Covid ou pas Covid, l’idée d’avoir un tuba c’est quand même de pouvoir respirer à la base. Du coup, ce n’est pas compris dans le programme ? OK. J’implore la Petite Sirène pour ne pas mourir dans cette activité, jusqu’à ce que je réalise que c’est le snorkeling le plus pourri de ma vie puisqu’on nous emmène voir un corail mort, où y’a trois Némo qui se battent pour une algue. Génial. Evidemment, après avoir fait ma dernière plongée aux îles Galapagos et avoir nagé avec des requins-marteau, vous vous douterez bien que son activité je m’en tape le coquillage. Je retourne  bronzer sur le tableau, où un des Mexicains me tend sa serviette. Euuuuh, écoute mon gars, je viens de divorcer hier, je ne suis pas prête à partager une serviette avec un inconnu. Il me fait un regard de teckel amoureux, mais il ne le prend pas mal. Après, on va sur la 2ème île, l’île Medusa. Gros gros coup de cœur pour cette île à l’eau turquoise et à la plage tranquille…avant d’aller rien faire, je veux prendre des photos. Je demande à un gars qui n’est pas du bateau si je peux prendre une photo de là où il est assis (sous-entendu : dégage, tu gâches la vue) mais le gars ne capte pas l’info et me demande si je veux une photo de lui. Oui, bien sûr, pourquoi pas ! J’adore avoir des photos d’hommes inconnus dans mon téléphone. C’est aussi l’heure du déjeuner, les Mexicains qui ont l’appétit bien ouvert (c’est comme ça qu’on doit dire « bourrés » chez eux) s’empiffrent à gogo. Moi je me dépêche parce que j’ai un truc important à faire : bronzer. En vrai il fait trop chaud, c’est mieux d’aller dans l’eau. Puis, on doit retourner sur le bateau pour aller sur la 3ème île. C’est une île de fiesta trop chelou, y’a un parking à yacht et les gens pataugent à côté en se bourrant la gueule et en dansant. Y’a des meufs qui twerkent carrément sur des gars allongés…bref, pas trop mon délire. On doit y rester une heure, heureusement on a aussi sur l’option de rester sur le bateau, un peu éloigné de cette île de fêtards. Je reste avec un des couples, la femme est du Costa-Rica et le gars de Colombie. Grâce à ma courte aventure de femme mariée, je sais les questions à poser aux couples mariés. Ils sont super sympas et on passe un bon moment, jusqu’à ce que l’on retrouve nos fêtards. Mon Mexicain amoureux me dit que j’ai bien fait de ne pas venir, il y avait trop de monde. Lui et ses potes sont passés aux choses sérieuses, c’est-à-dire à la tequila. Je goûte son mini-cocktail. Une tuerie ! S’il n’était pas 15h, j’en prendrai tout un verre. On va ensuite sur la 4ème île, une île trop mignonne, toute petite, avec de l’eau turquoise et pas trop de fêtards. Le rigolo de la bande me demande si je veux rester avec eux, ce que j’accepte. Ce soir, je rentrerai chez moi et je dirai à ma maman « Maman, je me suis fait des copains aujourd’hui. On a bu de la tequila et on s’est fait rigoler » ! Ou pas. Je traine avec les gars sur la plage, on papote et celui qui est enamorado me demande si je veux qu’il me prenne en photo. J’accepte parce que la vue est wahou. Après, il rajoute « en photo…avec moi ». J’ai un petit rire nerveux (=non). C’est finalement son pote qui me prend en photo, il a un appareil de dingue et le rendu serait parfait si je n’avais pas des bourrelets dans le dos !! Voilà. Après, les gars font de la banane en plastique, je garde leurs téléphones et discutent avec le photographe. Il me parle du Mexique et ses musiques traditionnelles, il me montre aussi leur danse locale et je tombe trop in love de cette danse. Faut que j’aille au Mexique !! J’irai après mon stage à Cuba et la visite chez le dentiste à Miami. Qui peut m’envoyer 100 000€ ?? C’est pour voyager (envoi de cartes postales assuré) !

Oula…je me suis perdue. Après, on doit aller sur la 5ème île. Mes copains mexicains n’ont payé que pour voir 4 îles, ils rentrent donc à Carthagène. Je suis un peu triste parce qu’ils étaient grave cools. J’ai appris que les mecs latinos s’appelaient entre eux comme les mecs français : « mi pollo » (= mon poulet). Quand on se sépare, mon crush me dit que je suis la plus belle Française qu’il n’ait jamais vue. Bichette. Il a dû en voir 4 dans sa vie. Mais il est gentil de me dire ça alors que je lui ai foutu 3 râteaux en deux heures (il m’a invité à aller marcher sur la plage avec lui, à danser et à aller dîner ce soir), j’allais lui dire « oui » à la 5ème question ! C’est comme le tour des 5 îles, le tour des 5 râteaux !!

La dernière île n’est pas une île en fait, c’est la « playa blanca », la plage réputée pour être la plus belle de Carthagène. On doit y rester jusqu’à la nuit, afin d’aller voir les planctons. Je reste avec le couple de tout à l’heure, ils sont adorables et on a trouvé d’autres sujets de conversation que sur leur mariage. A 18h30, on entend un cri. Un des gars de l’autre groupe s’est fait mordre par un crabe. Fou-rire général sur la plage, mais utile le cri, pour que le guide nous retrouve ensuite et nous emmène en bateau pour voir les planctons. Vous devez vous demander ce qu’est cette idée farfelue. Et bien apparemment, dans le monde il existe 17 endroits où on peut voir des planctons qui font de la lumière quand tu nages, la lagune où on va en fait partie. C’est ainsi que je me retrouve à 19h en pleine nuit à sauter dans l’eau de la lagune pour voir cette merveille dans la nature aquatique : quand je nage des petits planctons font de la lumière autour de moi. Je me sens comme Cendrillon quand elle se fait transformer en princesse pour aller au bal. Abadibadibidou je deviens une sirène avec les membres scintillants. C’est là où je vais couper court au poétisme de cette image. A la plage, on a finalement bu des bières avec mes nouveaux potes, alors maintenant j’ai terriblement envie de pisser. Le problème, c’est qu’avec cette histoire de planctons lumineux, j’ai trop peur que si je pisse dans l’eau, il y ait un faisceau de lumière qui se dégage de mon appareil génital !!! J’ai des problèmes originaux n’est-ce pas ?! Ce serait la honte assurée ! Je demande au guide (non, pas si je peux pisser dans l’eau), d’où vient l’effet scientifique qui fait que les planctons produisent des paillettes, il me répond « c’est quand tu bouges ». Ouais, d’accord, mais ça ne m’aide pas ! La pisse, c’est de l’eau qui bouge non ?? Je décide donc de m’écarter loin, très loin, du groupe, afin de leur éviter un spectacle lumineux urinaire et c’est ainsi que je peux vous confirmer que non, l’urine n’attire pas les planctons de lumière. Ouf !

Sur cette belle image, on retourne sur la terre ferme. On prend un bus pour rentrer à Carthagène. C’est très bizarre parce que dans le bateau et dans le bus, ils éteignent la lumière. Genre, vous ne pouviez pas prendre de planctons ? Le guide explique pourquoi mais je ne pige pas. Géniale cette explication. On arrive enfin à bon port à 21h, tous sales et en bikini. Franchement, depuis 9h du matin, on peut quand même en conclure que c’est le tour le plus long et le plus rentable de toute l’histoire (50 boules pour faire tout ça).

C’était trop bien !!!

Après ça, je vais me changer à l’hôtel et puis je retrouve mon couple d’amis qui m’ont invité à aller tester un restaurant colombien super réputé pour la viande. Je ne suis pas très viande mais je ne vais pas refuser l’invitation ! Au début du repas, le gars me demande s’il peut faire une « oracion ». Je ne sais pas ce que c’est. En fait, c’est la prière avant de manger, je ne savais pas que ça se faisait encore. C’est trop chou, le gars remercie Dieu de les avoir faits me rencontrer. Je vais pleurer. Après, je mange le meilleur poulet de toute ma vie entière. Trop trop trop trop bon. Pour la digestion, on fait un tour de la ville et je leur partage mes maigres connaissances vu qu’ils ne sont pas de la ville (ils vivent au Costa Rica, d’ailleurs j’irai après le Mexique). Sur la place publique, il y a un groupe de musiciens qui jouent ce que tu veux pour de l’argent. Mon pote Colombien les paie pour qu’ils jouent la chanson sur laquelle il a rencontré sa femme. Je les vois tous les deux, profondément amoureux, et quand le gars me raconte ce que veut dire la chanson avec les larmes aux yeux, j’ai envie de me marier avec eux deux moi aussi. C’est le couple le plus beau que j’ai jamais rencontré de ma vie.

 

Décidément, quelle journée de dingue. J’ai vu la vie en turquoise, découvert d’autres cultures, d’autres manières de danser, je me suis fait des amis à qui je ne parlerai pas tous les jours mais si je vais dans leur pays je suis sûr de les revoir. J’ai vu les plages les plus incroyables de ma vie, j’ai rencontré des gens bourrés, d’autres amoureux, d’autres les deux. J’ai bu un cocktail de tequila que je referai à chaque occasion qu’il me sera donné de faire encore mon intéressante (ou ma commandante !!), j’ai mangé de la viande tellement succulente qu’elle a donné le nom à cet adjectif, j’ai vu des espèces animales dignes d’un Walt Disney… Ce soir, je remercie Dieu de m’avoir donné les cojones d’arriver à faire tout ce que je fais, de mettre sur mon chemin la plupart du temps des gens bienveillants, et de me faire sentir vivante comme un petit plancton de lumière.

Commentaires

Calientepépésituations

Tu sais que t’es une personne cool que t’acceptes qu’un pelo de fasse passer la frontière. Sarah, élue femme la plus cool du monde. Moi…. J’aurais chialé (efficacité : -1000).

calientepatata

Ma mère te dirait que je suis plutôt la meuf la plus inconsciente du monde…oups!

Calientepépésituations

Tu sais que t’es une personne ne cool quand le douanier s’énerve parce qu’il ne retrouve pas LA page avec LE bon tampon. Sarah élue femme la plus cool du monde partie 2.

calientepatata

Juste un détail pour faire mon intéressante !!

Calientepépésituations

Moi aussi je peux jouer à « tu sais que tu es dans une boîte mega branchée quand… ».
Je le lance : tu sais que tu es dans une boîte mega branchée quand il y a des aquariums avec des bebe requins.
J’ai gagné ?
Bon c’était en 1986.

calientepatata

HAHAHAH Mais qu’est-ce que tu racontes ??? on n’était pas nés XD

Calientepépésituations

Mais attends, mais c’est trop ouf les planctons!!!!!

calientepatata

Je comprends pas que ce soit dans aucun Walt Disney !!

Calientepépésituations

Tu sais que t’es une meuf cool, quand tu danses la salsa dans un bar latino et sur tout le monde t’applaudît. Sarah élue femme la plus cool du monde partie 3.

calientepatata

J’ai dit tout le monde ?? Je me suis peut-être un peu enflammée…c’était juste une table de 4 personnes XD

Caliente😜Guignolo

Sarah, merci pour le partage. J’ai l’impression tu vis ta meilleure vie en Colombie, à quelques détails… C’est parfait. Profite en 😇 ça doit être génialissime de se baigner au milieu de plancton lumineux, je le note sur ma « to do list »… D’ailleurs on le voit dans plusieurs films ce phénomène dont « la plage » avec Leonardo Di Caprio. J’espère que tu trouveras ton Leonardo… Hasta la Proxima . 😜🚀🤩🔥

calientepatata

J’avoue que j’ai vécu quasi ma meilleure vie ! Ou du moins le meilleur dimanche de ma vie !! Haha faut que je regarde ce film, je ne l’ai jamais vu… moi aussi je le rajoute sur ma « to do list » 🙂 Merci Guigui !!

Clairounette

Les planctons lumiiiineux !!! On en avait vu à Oman, avec nos amis bourrés….

Haaaaan Sarah !!! Belle vie à toi !!!!!!!!!! La vie est faite pour porter ses cojones….

LOVE ❤️

calientepatata

Mais c’était pas des planctons puisque c’était dans l’herbe !! C’était des vers luisants non…algo asi ! Ah toutes ces beautés de la nature qu’il nous reste à voir…et oui la vie est faite pour ça !!

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