Après le retour des Galapagos, j’ai eu l’impression que c’était le début de la fin du monde. Je ne sais pas si c’est partout pareil, si c’est la Lune en Jupiter ou le Soleil placé sous le signe du Chacal mais quelles semaines de merde !
J’aurais pu continuer à vous raconter mes vacances amusantes aux Galapagos mais pourquoi vous mentir ? On n’est pas sur les réseaux sociaux ici ! Je vais bien sûr vous raconter la fin de mes vacances, mais pas avant d’avoir extérioriser cette poisse qui m’habite depuis le retour.
Tout d’abord, le jour de mon retour, j’ai dû déménager précipitamment de ma coloc. Malgré la vue de rêve et la douche brûlante (oui j’adore me brûler quand je me lave), tout n’y était pas tout rose. J’ai donc trouvé un AirBnB en urgence, et qui dit « urgence » dit « Sarah prend n’importe quoi ». C’était un appart dans un ancien hôtel de luxe abandonné, au 8e étage. Evidemment, j’arrive, l’ascenseur ne marchait pas, il n’y avait pas de meubles ni Internet. Imaginez une pièce avec un lit. Voilà. Vous me direz, y’en a tant qui ont beaucoup moins, de quoi je me plains ? Disons que j’aurais au moins aimé y trouver une cuisine, je ne sais pas, pour manger peut-être ?! Du coup, je décide de changer d’AirBnB. Je me retrouve chez des Chinoises qui parlent peu anglais et pas espagnol. Nos échanges sont donc limités :
« Bonjour, l’appart est au 1er étage ?
- Oui
- Y’a un ascenseur ?
- Oui »
L’appart était au 4e étage sans ascenseur. Poisseuse mais musclée. Serait-ce une conspiration ? Suite à cela, je me suis dit que je n’allais pas y rester longtemps et qu’il fallait absolument que je me trouve un appart rapidement. J’avais une semaine. Point positif à la recherche d’appart en Equateur : niveau d’espagnol au top, vocabulaire du logement acquis. Point négatif (comme dans toutes les recherches d’appart) : je me rends vite compte que mes exigences immobilières ne sont pas à la hauteur de mon budget. Adieu dressing, balcon, baignoire ! Finalement, le dimanche je me trouve enfin un petit cocon sympa et je me dis « belle gosse, ça signe des baux en espagnol maintenant » ! Donc ça allait bien pendant un aprèm.
Le lendemain, au travail on apprend la disparition tragique d’un de nos jeunes collègues français. S’ensuit donc une semaine de travail morbide où je dois jongler entre mes envies d’être productive ou de prendre le prochain avion pour aller pleurer chez ma maman et manger des gaufres. La vie me semble trop courte et le travail trop futile pour trouver quelconque motivation.
Le vendredi, je dois déménager. Malheureusement, cela fait une semaine que je me réveille avec des vertiges et l’envie de gergobiller mais rien ne sort. Je me dis « soit j’ai de nouveau le palu, soit je suis enceinte ». Je vais faire un tour sur Google et ma réflexion penche sur la 2e proposition, un miracle de Dieu. Du coup, moi, croyant ça, qu’est-ce que je fais ?
Une liste de prénoms.
Vous saviez que « Macarena » c’est un prénom ici ?! J’y pense sérieusement. C’est bon, je suis prête à être mère !
Bref, le vendredi, en me réveillant c’est pire parce que non seulement j’ai des vertiges extrêmes, mais en plus je vomis vraiment. Ok j’appelle le docteur. Ce dernier me demande si j’ai des problèmes en ce moment. Il est futé ! Apparemment mes muscles sont tellement contractés que l’oxygène ne monte plus jusqu’au cerveau. Grosse ambiance dans ma tête, j’ai l’impression d’être sur le bateau des Galapagos.
Nausée ou pas, je dois quand même rendre mon AirBnB dans une heure. Je prends donc l’énergie qui me reste pour descendre mes valises de 4 étages. J’arrive en bas, je tombe dans les pommes en douceur. Un monsieur me ramasse : « ça va madame ? – oui ça va, je voulais juste tâter le sol pour voir s’il est palpable en Equateur ! – ah d’accord ».
Le Uber est là, je dois partir. Heureusement, c’est un gentleman et il me porte mes affaires. Je le remercie en vomissant à côté de sa voiture. Voici un petit souvenir pour vous monsieur. Je suis TROP heureuse d’avoir choisi un appart avec un ascenseur qui marche. Après un 2e et dernier voyage au AirBnB, je m’écroule sur mon nouveau lit et y reste jusqu’au lendemain. 14h de sommeil et une soupe de nouilles plus tard, me voilà requinquée. Mission du jour : rien faire dans un café et récupérer le reste de mes affaires dans mon ancienne coloc.
Il fait beau, je suis presque de bonne humeur, j’ai envie de marcher. Je vois au coin de l’œil un gars chelou à vélo alors je rentre vite mon portable dans mon sac. Je n’en parle jamais mais Quito est vraiment dangereux et il y a plein de pique-poches. Ma carte bancaire est plus souvent dans mon soutif que dans mon porte-feuilles. Donc je marche, et là le gars chelou vient me voir et me demande où est le parc de la Carolina. La Sarah naïve se dit « chouette ! je peux aider les gens maintenant, je suis une vraie autochtone ! ». La Sarah qui aurait réfléchi 2 secondes aurait dû se dire « il veut quoi ce cas soc’ ? Tout le monde sait où est ce pxxxxx de parc, même ma mère l’a vu sur Google Maps ». Après ça, le gars me dit qu’il est coach sportif, qu’il organise des sessions en lien avec le ministère des Sports et que si je veux, il peut me donner un flyer gratuit. Moi je dis oui. Oui ? J’ai tout cru comme un lapin de 6 semaines. Donc là, il appelle un pote et lui demande de ramener ce flyer. En attendant, le gars commence à faire des tours de vélo, sans les mains, sans les pieds…et c’est moi qui perds les pédales ! Il y a une fraction de seconde où je me demande ce que je fous là mais comme mes darons m’ont trop bien élevé, bin je reste là, je regarde et j’attends. Le gars finit son tour, il a vu que j’étais une bonne poire avec l’oxygène (ni rien en fait) qui ne montait toujours pas au cerveau, alors il s’est dit qu’il allait continuer la farce. Et là, il commence à m’embobiner ! Il me sort des mots à un débit incompréhensible… tout ce que je comprends c’est qu’il veut que je compare le poids du vélo avec mon téléphone et son téléphone pour que j’ai conscience de comment faire du vélo sans les mains. Super, c’est exactement le but de ma vie. Donc il met son téléphone dans ma main pour que je le pèse, il prend mon téléphone pour le peser, il met nos deux téléphones dans ma main, puis dans sa main, puis dans ma main, puis re dans sa main…et se casse avec à vélo.
Réflexion au bout d’une seconde : « ah bin il fait son tour de vélo comme tout à l’heure, il va revenir »
Réflexion au bout de 18 secondes : « donc Sarah, toi, tu donnes ton téléphone, aux gens comme ça !?!?!? »
Au lieu de courir derrière, de crier, ou de prendre un taxi, qu’est-ce que je fais ? Rien. Je reste plantée comme une fougère en espérant que ce débile revienne. Je ne peux même pas être triste, je ne peux même pas être énervée. Je demande juste à Dieu comment je peux avoir décroché un master sans problèmes mais être si idiote dans ma vie quotidienne ? Lui aussi Il est blasé, Il ne me répond même pas. Je rentre chez moi, je vais voir si je peux tracker mon téléphone sur Google mais c’est impossible, il l’a éteint. On a donc affaire à un professionnel.
Je décide de m’auto-punir pendant une semaine, en ne rachetant pas de téléphone. J’utilise seulement mon portable du travail, WhatsApp Web et j’arrête les réseaux. Je passe une semaine concentrée sur le travail. Enfin, « concentrée », c’est un bien grand mot ! Le lundi, ma cheffe me convoque parce qu’une étudiante s’est plainte parce que mes cours de la semaine dernière n’était pas assez ‘dynamique’. J’avoue après avoir pris la classe de feu mon collègue le jour-même de sa disparition, en ayant des vertiges et la gerbe, j’ai quelques peu oublié d’être fun. L’empathie semble également décédée.
Le mardi, ma collègue me reproche en réunion de n’être pas venu travailler le vendredi et le samedi d’avant. Elle m’a dit que quand on vomit, il faut juste prendre un cachet et que cela montre à quel point je ne suis pas solidaire envers l’équipe. Cool. J’ai bien fait de venir moi.
Le mercredi et le reste de la semaine, je décide de raser les murs pour voir personne et n’entendre aucun reproche. Ça marche plutôt bien, le samedi j’ai quasi repris goût à la vie !
Et là, devinez ce qu’on apprend ?
Depuis une semaine, il y a des grosses grèves en Equateur. Les populations indigènes ont envahi les routes et font des barrages. On ne peut plus aller nulle part. Je ne pourrais pas vous expliquer pourquoi et encore moins ce qui va suivre : en raison des grèves, le gouvernement équatorien a imposé pendant UN MOIS, un couvre-feu de 22h à 5h du mat.
…
Je nous laisse digérer la nouvelle.
En gros, va au travail et fais dodo.
Mardi 21 juin, alors que je vous voyais vous enjailler pendant la fête de la musique, bin nous on était enfermés à clé au travail. Le garde m’a dit que tous les policiers étaient aux manifestations donc il n’y avait plus personne pour « garder les rues ». C’est donc devenu trop dangereux de garder les portes ouvertes, et même de marcher pour rentrer chez soi. Je rentre en effet chez moi et il n’y a personne dans les rues, même pas de mecs chelous à vélo ! Le supermarché a fermé ses portes 3 heures avant l’heure de fermeture. Plus de gens, plus de bus, plus de vie, on se croirait le jour de la fin del mundo ! Et je n’ai même pas de blagues à rajouter !!
Epilogue : Samedi 25 juin, ils ont finalement levé le couvre-feu ! A nous la liberté et la fin de la mierda !! Pardonnez-moi le ton tragico-dramatique de cet article, en vérité je vais bien maintenant. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que dans un mois on m’a chargé d’accompagner les étudiants en voyage linguistique…en France ! Je n’ai jamais été autant excitée de revoir ma patrie ! lol
Bon ça ne sera pas vraiment des vacances parce que je ne pourrais pas rentrer voir ma famille et mes amis et que je devrais répondre H24 aux questions des parents (« excusez-moi, y’a des forêts à Bordeaux ? »), MAIS, je suis trop contente ! De la chaleur, des bières en terrasse, des fringues pas chers…vous vous rendez compte un peu de la chance que vous avez ?!!! Dites-moi ça va là-bas ? Y’a pas de grèves hein ??
bonjour, et bien il est vrai que lorsque l’on est pas bien, nous n’avons pas toujours les idées très claires, et l’on se raccroche a n’importe quelle opportunité qui se présente (histoire téléphone) et qui remonte le moral. Cette fois ci c’était pas la bonne. sinon pour nous, après l’épisode de canicule, les températures sont redevenues normales pour la saison . Ouf.
Avec michou, nous avons décidé de visiter le cantal, le week end où coco fêtait ses 30 ans, histoire d’être tranquille. Et bien panne de voiture à Murat à 12h , très mauvais team ming, et endroit, retour, chargée comme des mulets, vis le car et le train. Bonne nouvelle : nous ne nous sommes même pas disputés, et avons trouvés refuge chez titine et gégé. car bien sur nos fils adorés nous ont bien fait comprendre qu’il fallait que l’on se débrouille tout seul comme des grands, les ingrats….
Aux rulhiats le paysage change. Ils sont en train de raser tous les bois derrière la maison et en descendant à Ru. Cela fait un peu bizarre, Et bien sur un malheureux arbre est tombé sur les fils téléphone et fibre , donc en attente de réparation, et ils ne sont pas franchement pressés . L’avantage c’est qu’Orange nous offre plein de rabais ., Après on prendra une pelleteuse pour enlever la butte et nous aurons vu sur le mont Blanc. Chacun son délire. Comme je lui ai dit « chacun son objectif » car pour avancer il faut en avoir.
Ce soir mes enfants m’emmène voir Indochine au stade de Lyon. Cela va être géant.
voili voilou, continue a te reposer pour mieux repartir après. bon courage bisous
Ah oui donc je vois que la poisse était donc bien universelle ! très bonne nouvelle qu’il n’y ait pas eu de bagarres amoureuses dans tout ça… Bon, restons positifs et espérons que les planètes pannes de voiture, vols de téléphone, Orange et Mont blanc s’alignent !! A bientôt tata Gigi 🙂
Concernant les grèves pour le moment c’est le calme plat mais avec les élections législatives et la fameuse majorité absolue de Macron n’y étant pas cela risque de chauffer dans quelques temps. A moins que nos politiques ne deviennent un peu plus raisonnables…… A voir la suite