Le dernier paragraphe du capitulo 26 était tellement beau que j’étais obligée de m’arrêter là. Et pourtant, cela n’était pas la fin de mes aventures colombiennes. Laissez-moi vous raconter maintenant la fin du voyage qui ne va pas finir du tout dans le même mood que le tour des 5 îles !
Aujourd’hui, c’est mon dernier jour à Carthagène. Deux raisons à ça : j’ai bien l’impression d’en avoir fait le tour et hier, il y avait un cafard dans la douche de mon hôtel. Je veux bien être reconnaissante parce que j’ai de l’eau chaude mais faut pas non plus pousser mémé dans les orties, je ne vais pas passer mes nuits avec un cafard !! Je ne vous envoie pas la reco de l’hôtel du coup ? Pour arriver à m’endormir sans m’imaginer que le cafard va venir me manger pendant mon sommeil, je me remémore tous les endroits crados où j’ai dormi. Un autre délire que compter les moutons mais ça marche !
Mon but aujourd’hui est de marcher tout le long de la corniche jusqu’aux grandes lettres « carthagène ». Ce qui devait être une marche agréable de 40 minutes s’est transformée en vrai calvaire physique, vu qu’il faisait 35 degrés, très forte humidité et aucune petite brise de fraîcheur. En arrivant aux lettres, je suis tellement fatiguée et énervée contre moi de ne pas avoir pris un taxi que je les prends 15 fois en photos comme si c’était la dernière merveille du monde. Ici, je vous imposerai seulement 4 des 15 photos.
Ensuite, je me balade de nouveau dans le centre historique pour prendre encore plus de photos de portes et de murs colorés. Je m’arrête dans un endroit super mignon pour manger et le gars me demande s’il peut me filmer pour commenter comment l’endroit est bien et ce que j’ai aimé, etc. Je sors tout mon espagnol et je crois devenir célèbre, mais le gars ne publiera jamais la vidéo. LOL. En me promenant, je retombe sur mon guide bidon de la visite de la ville. Il me dit « Sarah, j’ai une grande nouvelle !! » Je me demande ce qu’il va me sortir vu qu’on n’est pas vraiment potes…
« Quoi ?!
– Je t’ai trouvé un appartement !
– HEIN ??? »
Je ne sais pas comment le mec, dans sa tête est passé de « j’aime bien Carthagène » à « trouve-moi un appart ». Invraisemblable !! Bref, je le calme et retourne à ma promenade. Après avoir marché marché marché (12km) j’en ai marre de marcher et décide donc de me rendre à l’aéroport très très en avance, ce qui ne m’est strictement jamais arrivé dans ma vie mais il faut bien une première fois à tout ! Faut aussi dire qu’on m’avait dit que cela prendrait 45 minutes pour y aller à cause des bouchons, y’en n’avait pas et j’en ai mis 15. En avance malgré moi. Le vol doit m’amener jusqu’à Medellin, vu que c’est sur ma route je me suis dit, pourquoi ne pas y faire un stop ??!!
J’arrive vers 23h à mon hôtel. J’avais lu que le quartier était très animé, mais je m’étais dit qu’un lundi soir quand même, je serai tranquille pépère. Tu parles !!! La pire nuit en hôtel de toute ma life : boîte de nuit à côté ouverte jusqu’à 3h du mat, voisins bruyants, canalisations qui font du bruit, mauvaise insonorisation… bref, le combo gagnant. C’est marrant quand même, le but d’un hôtel c’est d’avoir un endroit pour dormir et là tu paies, mais tu ne dors pas !! Je dors 3h puis me lève pour aller prendre leur petit-déjeuner bidon : un faux croissant, une omelette et un chocolat chaud. Genre tu ne peux pas me donner un café comme tout le monde, je n’ai pas 3 ans ??!!! Je suis tellement de mauvaise humeur et énervée que je vais voir le réceptionniste et lui demande de me rendre mes thunes parce que je ne veux pas rester dans cet hôtel. En plus, ils m’ont donné la chambre avec la fenêtre qui donne sur la grande route. Comme je fais ma ouin-ouin le gars me dit qu’il ne peut pas me rembourser mais il me donne une chambre plus grande, plus calme, et sans fenêtre. Je préfère pas de fenêtre que fenêtre sur route donc je suis satisfaite et retourne me coucher. Moi qui me connais mieux que personne, je sais à quel point je suis insupportable quand je dors pas assez, et si je ne voulais pas entendre la petite voix dans ma tête ronchonner toute la journée (il fait trop chaud, l’oreiller est trop gros, je comprends pas leur accent espagnol,…), le retour au dodo était la meilleure chose à faire. Réveil quelques heures plus tard, la Sarah ronchon n’est plus. Il est temps de me substanter et je tombe sur un restau qui diffuse le match France contre… (j’ai oublié). Je ne suis pas du tout fan de football mais je suis fan des gens qui sont à fond dans le football. Comment peut-on être à ce point subjugué par des gens en short qui courent 90 min à droite et à gauche ? Aberrant. Et comme la France marque 4 points, les gars sont trop contents, c’est un spectacle bouleversant. Ou pas.
Ensuite, je me rends à un tour de la ville, cette fois organisé par les fameux « free walking tours ». On est un groupe de 8 je crois, on se balade et la guide nous raconte plein de trucs, dont le fait que Medellin a 4,8 millions d’habitants. C’est super grand ! Et surtout, c’est super mignon ! Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si vert. En parlant de « vert », c’est légal de fumer du cannabis ici et ça sent l’herbe à chaque coin de rue. D’ailleurs, on ne m’a jamais autant proposé de prendre des drogues que ces derniers jours. J’ai dit non voyons ! On va aussi sur un rooftop pour avoir une vue nocturne magnifique de Medellin. Il y a dans cette ville aussi beaucoup de graffitis, des plantes sur chaque trottoir, plein de bars et restaus mignons, des illuminations partout, bref si ce n’était pas aussi grand je serais presque emballée pour m’installer ici. Mais je vous la recommande au moins pour visiter, et c’est beaucoup moins dangereux que Quito, je me balade toute seule dans le centre jusqu’à la nuit noire sans problèmes. Je sais que le but des guides c’est de parler et de donner des explications, mais vraiment cette guide c’est sa passion, elle parle énormément. Le tour devait durer 2h30, elle a fait une heure de plus ! Super long. Ensuite, elle nous dit que c’est gratuit mais c’est quand même bien de donner un pourboire de minimum 50 000 pesos. Un tour gratuit payant donc. On termine par une dégustation de bières locales, dont une a gagné la médaille d’or des meilleures bières du monde. Je la goûte et je la trouve dégueulasse. Bon, j’ai aucun goût en bière apparemment. Je suis avec un groupe de 3 brésiliennes, évidemment j’ai envie d’aller au Brésil maintenant. Je suis tellement influençable !
Après, je vais dîner solo, je voulais aller danser la salsa mais le mardi il n’y a rien. Les boites de nuit le lundi oui, les clubs de salsa le mardi non ! Allez comprendre…
Le lendemain, j’apprends une information étonnante et capitale : en fait j’ai aucun problème de visa et si c’était le cas, j’aurai 30 jours pour sortir et rerentrer. C’est ce qu’on appelle un échec ! Je suis sortie précipitamment pour rien. Comme tout arrive pour une raison, je prends ça pour une occasion de faire des vacances sympas quand même ! Mais, alors qu’hier j’étais en train de me chauffer en me disant que j’allais faire le tour du monde, aujourd’hui je me rends compte que c’est trop fatigant et j’aime trop mon lit et mon confort de mamie. Je décide de rentrer à Quito le lendemain. Il me reste donc une journée à Medellin et faut que je fasse plein de trucs !!!
Je commence avec un tour guidé trop intéressant : le tour de Pablo Escobar !!! Je ne sais pas pourquoi je suis fascinée par ce narco-trafiquant qui a déclenché une guerre civile mais j’y vais pleine d’enthousiasme. Je me retrouve avec un couple d’Anglais et le guide colombien. Il nous raconte toute l’histoire de Pablo Escobar qui est vraiment incroyable, et nous amène voir sa tombe, le mémorial, le quartier où il a offert 400 maisons et la maison où il a été tué. En fait, quand tu vas en Colombie tu te mets à parler de lui comme si tu connaissais sa vie et comme si c’était une fierté nationale, et puis tu apprends qu’à cause de lui, 47 000 innocents sont morts à la fin des années 80, donc il est probable que si tu parles de lui à un Colombien, cela lui rappelle un membre de sa famille qui est mort pour rien. Faire le tour guidé est un bon moyen de connaitre l’histoire sans blesser personne du coup. Ça me rappelle que mon crush mexicain de dimanche avait en fond d’écran le portrait de Pablo Escobar… maintenant que j’y pense, c’est un peu chelou non ? Que tu aies une photo de Shakira parce que tu kiffes Waka Waka d’accord ! Mais de Pablo Escobar ça prouve que tu aimes quoi ? La cocaïne avant toute autre chose ???!!! Grosse ambiance. En fait il n’était pas amoureux, il était drogué.
Pour vous raconter brièvement l’histoire, Pablo est né dans un bled à côté de Medellin, son père était fermier et sa mère institutrice. Cette information n’a absolument aucun intérêt, bon. Pablo était le roi de la contrebande à son époque, il se faisait pas mal de fric mais comme il en voulait toujours plus, il a commencé à chercher un autre business. C’est comme ça que son cousin lui a parlé de la cocaïne et comment il se ferait des couilles en or s’il en vendait aux Etats-Unis. Son plan a bien marché, même si cela a rendu jaloux ses ennemis, comme le cartel de Cali. Il prit donc l’habitude de tuer un peu tous ceux qui étaient sur son passage, faisant de lui le roi des narco-trafiquants, jusqu’au jour où il a eu l’ambition ultime de faire de la politique. Le truc c’est que quand tu te lances en politique, tu attires un peu les regards sur toi, et les gens le voyant riche, commençaient à se demander d’où venait son fric. Petit à petit, les flics ont compris qu’il vendait de la drogue et ont commencé à vouloir l’arrêter. En même temps, les gars du cartel de Cali et d’autres organisations voulaient le buter, ce qui fait que le Pablo il était bien dans la merde. En plus, les Etats-Unis s’en sont mêlés et ont demandé son extradition, comme Pablo ne voulait pas il a construit sa propre prison en Colombie et y est resté quelques temps. Par ailleurs, il y avait des pauvres qui vivaient dans des tentes dans des quartiers lointains et pauvres. Pablo avait tellement d’argent qu’il a acheté un grand terrain, il y a fait construire 400 maisons et il les a donnés aux pauvres, ce qui fait que ce sont les seules personnes qui aiment Pablo Escobar à Medellin. On y est allés, il y avait un mémorial avec toutes ses photos. A la fin, Pablo a créé le cartel de Medellin qui lui a permis de se battre contre tous ses ennemis, mais il a fini par se faire localiser sa cachette et se faire tuer sur son toit. Enfin, le guide pense que vu la position du corps, il s’est tué lui-même. Voilà. J’ai raconté de manière très brève et j’ai oublié plein de détails mais vous n’êtes pas là pour Pablo si ??
Après avoir vu le toit de sa mort, on est allés à la « Comuna 13 ». C’est un quartier où le gouvernement a fait installer des escalators dans la rue parce que c’est tout en pente. Il a aussi offert l’opportunité aux jeunes d’en faire un lieu artistique, ce qui fait qu’il y a plein de graffitis, d’artistes, de hip-hop et toute cette vibe. Vu la qualité des explications sur le tour précédent, je m’attendais à en entendre beaucoup plus sur cette commune mais on n’a pas su grand-chose. J’étais un peu déçue mais c’était quand même un chouette endroit. Allez le visiter mais prenez un autre guide !
Ensuite, je suis allée manger avec le couple d’Anglais. Il s’avère qu’ils ont vécu 3 ans à Hong Kong ! J’ai rencontré tellement de gens intéressants ces derniers jours, qui m’ont donné envie de découvrir plein de cultures, que je me dis que si je faisais le tour du monde seule, imaginez tout ce que je pourrais savoir après !!! Je me rappelle aussi que je n’aime pas partager les salles de bains et je me demande comment je survivrai en tour du monde ! Je crois que je vais inventer « le tour du monde du luxe ». Je vais que dans les hôtels, je fais tous les tours guidés et je me pose un mois dans chaque capitale. On est donc d’accord que je n’ai pas les moyens financiers à la hauteur de mes ambitions. Calmons-nous ! Je me rends compte aussi de la différence entre les couples latinos et les couples européens. Le couple du Costa Rica de dimanche s’appelait « mi amor », se tenait la main, se prenait en photo, se regardait dans les yeux comme s’ils allaient se bouffer, le gars avait les larmes aux yeux en pensant à leur rencontre…et là, désolée de le comparer aux British, mais ils se sont touchés à 0 moment, ils n’arrêtaient pas de se couper la parole et la fille m’a dit devant son mec : « c’est chiant parce qu’il ne prépare jamais rien, c’est toujours moi qui doit tout organiser », limite son regard disait « débarrasse-moi de ce boulet ». C’est chaud. Et le mec n’a rien répondu, j’ai eu du mal à déterminer s’il était niais ou s’il s’en foutait. En plus, contrairement à l’autre couple, ils ne m’ont pas payé le repas, quels radins ! Bref, tout ça pour dire, détendez-vous les Européens !! C’est beau l’amour !
Puis, ils sont partis regarder du foot et moi j’ai continué mon tour, direction le centre-ville. Sur la place Botéro, j’ai pu voir des structures en bronze très marrantes, je ne connaissais pas le sculpteur Botéro mais franchement, chouette découverte ! A côté, il y a un musée. Je ne sais pas si ça vaut le coup mais je me laisse séduire et j’ai bien fait parce que c’était plein de tableaux de Botéro et d’autres œuvres d’art assez impressionnantes. J’achète un mini-tableau en souvenir et le gars me fait une réduction parce que j’ai de beaux yeux. Tu parles, je suis sûre que je me suis quand même fait arnaquer. Le plan est ensuite d’aller voir un château mais il est trop tard. En même temps soi-disant c’était une réplique des châteaux de la Loire, autant aller dans la Loire directement. Je finis ma journée de visites par un tour en métro-câble, j’essaie de voir le coucher du soleil sauf qu’il ne m’attend pas cet ingrat !
Le soir, je veux aller au stand de hot-dogs vu la veille durant le city tour mais impossible de le retrouver. On dirait que c’est une spécialité colombienne parce que l’autre jour au Colombien, je lui ai demandé ce qu’était sa nourriture préférée et il m’a répondu en espagnol « les chiens chauds ». Je commençais à m’affoler : « Oh mon Dieu ils mangent des chiens !!! », non en fait ils traduisent juste « hot-dogs ». Je suis finalement allée dans un bar qui passait de la salsa, illusion d’audition vu que c’était juste pour la mi-temps d’un match. Et là, j’ai rencontré un Américain avec le chien le plus moche que j’ai jamais vu de ma vie, genre il avait des poils mais que sur la tête. Dégueulasse. Je mange un ceviche de poulpe en buvant une bière que je connais et je sympathise avec l’Américain. Il me fait une blague en disant que son chien lui permettait de se faire accoster par les filles. Ah bin ça n’aurait jamais marché avec moi, je n’ai même pas fait semblant de dire qu’il était mignon j’ai juste dit « Oh ! … un petit chien ! ». J’ai failli rajouter « il ferait un bon hot-dog » mais je n’ai pas osé ! Sauf que cet horrible animal, il m’a aimé ! Il a commencé à monter sur moi ! Ce fut la goutte du verre de trop, je décidais de me barrer après 5 minutes.
Nous voici au dernier jour de voyage, le plus long de ma vie. Je ne pensais pas pouvoir faire pire que le voyage en bus Accra-Abidjan avec vaccin de force à la frontière et pourtant si, j’y suis arrivée. Je pars à 6h30 de mon hôtel pour prendre l’avion jusqu’à Pasto. Jusque-là, tout se passe bien, il y a même un Starbucks à l’aéroport. Ensuite, de l’aéroport de Pasto je dois me rendre au terminal terrestre pour prendre le bus, ça me prend une heure. Je dois maintenant prendre un bus de deux heures de Pasto à Ipiales, avant d’arriver à la frontière. Je paie mon ticket de bus, je monte dans le bus (un petit de 9 places) et là je me rends compte que suis seule. Louche. Je demande au chauffeur à quelle heure on part, il me dit « dans 20 petites minutes ». 30 minutes plus tard, on n’est toujours pas partis et je suis toujours la seule passagère. Je vais voir les gens à qui j’ai acheté le ticket et leur demande quand on part. Ils me répondent « dans 20 petites minutes » ! OK. Je vous présente deux guignols qui ont décidé de se foutre de ma gueule. Je leur réponds, et c’est là où je suis heureuse de parler espagnol, que c’est pas la peine de me prendre pour un lapin de 6 semaines, que je sais qu’on partira que quand le bus sera plein, donc qu’ils me mettent dans un bus déjà quasi complet. Ce qu’ils ont fait, et je réussis à partir enfin 20 vraies minutes plus tard !! A 14h30, je suis à Ipiales et je dois prendre un transport pour aller à la frontière. Je regrette de ne pas avoir pris le numéro du gars à l’aller pour refaire le trajet avec lui. Mais, je rencontre un gars qui me dit que si je veux aller jusqu’à Tulcan c’est 10 dollars et qu’ils m’attendront à la frontière. Je me dis « parfait » ! Comme pour l’aller ! Je monte donc dans le taxi et là il y a le chauffeur, le gars à qui j’ai parlé, et un mec bizarre. A la frontière, c’est horrible. Je dois passer l’immigration colombienne et ils ont tellement une organisation de merde qu’ils ont la même file pour sortir que pour rentrer de la Colombie. Le gars m’emmène dans le cabanon colombien pour imprimer le papier pour passer l’immigration, ce qui est cool, puis m’emmène dans la file où je vois le mec bizarre tenir la valise. Il faisait la file pour moi. De bizarre, il devient chou. Puis, je leur redemande s’ils vont bien m’attendre parce que ça va prendre grave de temps et ils me confirment que oui. Je passe plus de 1h30 à l’immigration juste pour faire tamponner mon passeport !! Je n’en peux plus, je suis hyper fatiguée, j’ai faim et j’ai sommeil ! J’ai envie de chouiner comme un gros bébé. Mais j’arrive enfin à m’en sortir et je cherche les gars et le chauffeur. Je le retrouve et il me dit qu’il ne va pas m’amener à Tulcan parce que je n’ai pas payé pour ça. J’ai dit « bin si, j’ai donné l’argent à ton copilote ! ». Il me dit que ce n’est pas son copilote, que c’est un gars qui a pris mon argent pour payer sa place et celle de son pote et qu’actuellement il est bien bien loin !!
Nickel.
J’ai envie de pleurer et de rire à la fois. A quel moment j’ai cru que deux types en jogging allaient m’attendre deux heures à l’immigration ??? Je comprends maintenant pourquoi ils avaient sorti ma valise. Bon, positivons, c’est juste 10 dollars et j’ai quand même toutes mes affaires, il y a pire comme arnaque. Après, je dois passer la frontière équatorienne. C’est du grand n’importe quoi. Tu dois encore aller dans un endroit pour te faire imprimer un papier, puis dans un autre pour qu’ils te tamponnent ce papier puis au guichet pour qu’ils te tamponnent ton passeport. On est toujours étonnés par les folies de l’administration. Bref, je m’en sors au bout de 20 minutes et là faut que je me retrouve un vrai taxi qui doit m’emmener au terminal terrestre pour prendre un bus pour Quito. Là, je tombe enfin sur un mec sympa qui, au lieu de m’emmener au terminal, m’emmène plus loin pour prendre un bus qui a déjà passé les fouilles de drogue (ce qui prend une heure), ce qui permet de me faire gagner du temps. Il me dit même que je pourrais arriver à Quito dans 4h30. Sympa, mais mythomane. Certes, Tulcan-Quito c’est 4h30 mais c’est un bus avec des ambitions, il s’arrête tous les kilomètres pour blinder le bus, ce qui fait qu’on arrive 6h plus tard. J’en ai tellement marre que je m’énerve sur une dame qui cache la télé, ma seule distraction de la journée. Je ne serai pas devenue une drama-queen autoritaire moi ??!!
C’est bien ce long trajet, j’ai le temps de me remettre en question…et de me demander aussi ce que j’ai gagné dans ce voyage super long. J’ai fait 17h de voyage en avion-taxi-bus afin d’économiser…100€. Génial. Ma vie aurait été tellement différente si j’avais aimé la facilité. Mais non ! Au lieu de ça, Madame veut faire la maligne, Madame veut « voir du pays » ! Des baffes. Imaginez si j’avais aimé la facilité, j’aurais actuellement un CDI et vous seriez en train de lire un article sur comment faire des croutons au paprika !
Je positive en me disant que j’ai de la chance comparée à tous ces Vénézuéliens que je vois sur le bord de la route, éreintés et tristes, de devoir fuir leur pays et marcher tous ces kilomètres à la recherche d’un avenir meilleur.
Au moins, cette journée était un peu la métaphore d’une vie. Parfois ça passe vite, parfois ça passe lentement. Parfois tu rencontres des gens biens, parfois tu te fais avoir. Souvent tu attends la suite, tu perds patience, mais au final, tu arrives toujours à atteindre l’objectif fixé. Tout ce qu’on veut, c’est se sentir chez soi !
PS : je pensais que je venais de créer une citation de ouf, et je viens de me rappeler que c’est dans une chanson de Dub Inc ! Ça sent du cannabis et pouf ça retourne au reggae !!! Ah les clichés…
Si tu veux, j’ai la recette de la mousse de betteraves. Gros bisous
Pour aller avec les croûtons au paprika ?? Gé-nial. XD